Après plusieurs mois à la maison, l’ESAT Pierre Mondolini a voulu en connaitre un peu plus sur les sentiments, les perceptions de ce confinement qui a débuté le 17 mars 2020, mais aussi d’en savoir un peu plus sur les ressentis et les attentes lors du retour au sein de l’ESAT de l’APAJH du Val-d’Oise. Découvrez le témoignage de 5 travailleurs handicapés, un grand merci à eux pour leur partage d’expériences.
Qu’avez-vous ressenti lors de l’annonce du confinement liée à la Covid-19 ?
Julie KHEANG : « Je n’ai pas aimé, j’étais stressée, c’était dur. »
Rosa BARBOSA : « J’ai été perdue. Je me suis demandée comment cela allait se passer. J’ai eu peur, je ne savais pas comment faire. »
Nabil IDIR : « Rien de spécial sur le coup. Je ne savais pas combien de temps cela allait durer. »
Nicolas : « Cela m’a mis mal à l’aise. Je ne voulais pas rester au foyer toute la journée. J’avais envie de travailler. »
Pendant le confinement, qu’est-ce qui vous a manqué le plus ?
Rosa BARBOSA : « Le travail m’a manqué et le contact avec les gens. »
Nicolas : « Mes habitudes, venir au travail, sortir un peu et aussi de ne pas faire mes courses de première nécessité, ni même aller chez le coiffeur. »
Thierry LEBRUN : « Mes collègues, cela m’a beaucoup peiné. Le travail, c’est notre médicament à nous les usagers, sinon on dépérit un peu je trouve. »
Qu’est-ce qui a été le plus dur pendant le confinement du mois de mars ?
Julie KHEANG : « Rester enfermée, j’ai horreur de ça, ne pouvoir sortir que dans mon jardin. »
Rosa BARBOSA : « La journée, pouvoir s’occuper, ne pas pouvoir sortir comme je le voulais. »
Nicolas : « Franchement, le manque de travail. Ne pas pouvoir avoir mon train de vie quotidien. »
Thierry LEBRUN : « Rester à la maison, être confiné. »
Comment avez-vous perçu l’appel de votre ESAT pour retourner au travail ?
Julie KHEANG : « J’avais souvent des nouvelles avec Nelly (secrétaire de l’ESAT) cela m’a beaucoup aidée, et quand Madame JEAN JEAN (psychologue de l’ESAT) m’a annoncé mon retour à l’ESAT j’étais trop contente. J’avais le sourire. »
Rosa BARBOSA : « Un soulagement, j’ai eu besoin de sortir. Contente de retrouver mon travail. »
Nabil IDIR : « Positivement, j’étais content. »
Nicolas : « Un peu anxieux à l’idée de reprendre, mais j’aurais préféré reprendre avant.»
Thierry LEBRUN :« Comme une délivrance. Même si le suivi téléphonique avec les personnes en télétravail était bien, j’y pensais souvent à ce moment-là. L’ESAT est un endroit important pour nous. »
La reprise du travail vous a-t-elle paru difficile ?
Julie KHEANG : « Non ça va. J’étais motivée pour travailler et voir du monde. »
Rosa BARBOSA : « Non pas du tout parce que tout était en ordre et tout bien encadré. C’était bien organisé, les équipes étaient bien préparées à nous recevoir. »
Nicolas : « Non pas du tout, je me suis réadapté en même pas une semaine. »
Thierry LEBRUN : « Un peu mais j’étais détendu. L’équipe encadrante a pensé aux moindres détails, c’est plus simple et pratique pour nous. On est en sécurité ici. »
Maintenant, quel est votre ressenti face à la Covid-19 ?
Rosa BARBOSA : « Sincèrement je n’ai pas peur, je fais juste attention. Je fais tout ce qu’il faut, ce n’est pas ça qui va m’arrêter de vivre. »
Nabil IDIR : « Il faut respecter les gestes barrières pour prendre en compte la situation actuelle. »
Thierry LEBRUN : « Même si plus de trois mois se sont écoulés, ce n’est pas si loin dans mes pensées. Je le ressens avec plus de philosophie, moins d’oppression qu’au début et toujours en respectant les gestes barrières. »