Le handicap invisible désigne toute déficience physique, mentale, ou psychique qui n’est pas immédiatement perceptible par autrui, contrairement à un handicap visible comme un fauteuil roulant ou une canne blanche. Les handicaps invisibles peuvent affecter la vie quotidienne de manière significative, mais comme ils ne se manifestent pas physiquement de façon évidente, ils sont souvent mal compris ou minimisés par la société alors qu’ils représentent 80% des situations de handicap en France.
Quels sont les différents types de handicap invisible? Leurs difficultés associées? Son impact sur la vie quotidienne? Et quelles solutions sont possibles?
1. Types de Handicap Invisible
Les handicaps invisibles sont variés et peuvent toucher différents aspects de la santé. Voici quelques exemples courants :
a. Handicaps Mentaux et Cognitifs
- Troubles de l’apprentissage : Dyslexie, dyscalculie, dysphasie, etc. Ces troubles peuvent affecter la capacité à lire, à écrire, à parler ou à résoudre des problèmes mathématiques.
- Troubles du spectre autistique (TSA) : Les personnes autistes, bien que souvent capables d’interactions sociales et de vie autonome, peuvent avoir des difficultés avec la communication ou la compréhension des normes sociales.
- Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) : Il affecte la capacité à se concentrer, à gérer le temps et à rester organisé, ce qui peut nuire à la performance au travail ou à l’école.
b. Handicaps Psychiques
- Troubles de l’humeur : Dépression majeure, trouble bipolaire, dysthymie. Ces troubles affectent l’état émotionnel et la capacité à maintenir des activités normales.
- Anxiété : Les troubles anxieux, tels que les phobies sociales ou le trouble panique, peuvent empêcher une personne de participer à des activités quotidiennes.
- Schizophrénie : Ce trouble entraîne des distorsions de la perception de la réalité, comme des hallucinations ou des délires, mais ces symptômes peuvent être bien contrôlés par un traitement médicamenteux.
c. Handicaps Neurologiques
- Épilepsie : Les personnes épileptiques peuvent sembler en parfaite santé mais peuvent avoir des crises imprévisibles, affectant leur capacité à travailler ou à conduire.
- Sclérose en plaques (SEP) : Cette maladie évolutive peut entraîner des problèmes moteurs, de la fatigue extrême, et des douleurs, souvent sans symptômes visibles à première vue.
- Maladie de Parkinson : Dans ses premiers stades, la maladie peut être invisible, malgré des troubles de la motricité et de la coordination.
d. Maladies Chroniques
- Fibromyalgie : Cette maladie provoque des douleurs musculaires chroniques et de la fatigue, sans symptômes physiques visibles pour les autres.
- Maladies auto-immunes : Le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou le syndrome de fatigue chronique peuvent provoquer des douleurs, des inflammations, et une fatigue intense, bien que la personne semble physiquement en bonne santé.
e. Douleurs Chroniques
- Migraines chroniques : Des personnes souffrent de douleurs de tête très intenses et fréquentes, sans signes physiques visibles.
- Douleurs neuropathiques : Des douleurs persistantes, souvent dues à des lésions nerveuses, qui ne sont pas apparentes mais très invalidantes.
d. Obstacles administratifs
- Les démarches pour obtenir des aides, comme la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ou la prestation de compensation du handicap (PCH), peuvent être plus compliquées pour les personnes avec un handicap invisible. Les autorités administratives peuvent parfois ne pas reconnaître ou sous-évaluer l’impact d’un handicap invisible.
2. Difficultés Associées au Handicap Invisible
Le handicap invisible présente des défis uniques, car il est souvent mal compris ou méconnu par la société, et même parfois par les professionnels de santé.
a. Manque de reconnaissance sociale
- Contrairement aux handicaps visibles, les personnes ayant un handicap invisible peuvent faire face à de l’incrédulité ou à des jugements. Par exemple, elles peuvent être accusées de simuler ou de « faire des histoires » puisque leur handicap n’est pas visible physiquement.
- Les personnes peuvent être perçues comme paresseuses ou non motivées si elles n’arrivent pas à suivre le rythme du travail ou à participer à certaines activités.
b. Isolement
- De nombreuses personnes atteintes d’un handicap invisible peuvent se sentir isolées parce que leurs difficultés ne sont pas comprises ou reconnues. Elles peuvent avoir des difficultés à expliquer leur condition à leurs collègues, amis ou famille.
c. Fatigue émotionnelle
- Gérer un handicap invisible peut être épuisant. Les personnes doivent souvent surmonter des douleurs ou des difficultés au quotidien tout en essayant de « paraître normales », ce qui peut être émotionnellement épuisant.
- Le stress de ne pas être cru ou compris, combiné à la gestion des symptômes, peut aggraver l’état de la personne.
d. Obstacles administratifs
- Les démarches pour obtenir des aides, comme la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ou la prestation de compensation du handicap (PCH), peuvent être plus compliquées pour les personnes avec un handicap invisible. Les autorités administratives peuvent parfois ne pas reconnaître ou sous-évaluer l’impact d’un handicap invisible.
3. Impact sur la Vie Quotidienne
Les personnes vivant avec un handicap invisible doivent souvent adapter leur mode de vie en fonction de leurs symptômes. Voici quelques exemples d’impacts :
a. Travail
- Les handicaps invisibles peuvent entraîner des absences fréquentes au travail, des difficultés à se concentrer, ou à accomplir certaines tâches. Les aménagements de poste peuvent être difficiles à obtenir, car les employeurs ne perçoivent pas la réalité du handicap.
- Des stratégies d’aménagement du temps et de l’espace de travail sont souvent nécessaires (travail à distance, pauses fréquentes, espaces calmes).
b. Relations sociales
- Il peut être difficile de maintenir des relations personnelles stables. Les symptômes (douleurs, fatigue, crises) peuvent rendre difficile la participation à des activités sociales, créant un sentiment d’exclusion.
- Les proches peuvent ne pas comprendre pourquoi la personne refuse certaines activités, ou pourquoi elle se sent fatiguée après des tâches simples.
c. Accès aux soins
- Obtenir un diagnostic précis peut prendre beaucoup de temps, car les symptômes peuvent être subtils ou complexes. Certains professionnels de santé peuvent aussi minimiser les symptômes, retardant le traitement.
- Une prise en charge multidisciplinaire (psychologique, médicale, sociale) est souvent nécessaire pour traiter correctement les handicaps invisibles.
4. Solutions et Aménagements Possibles
Il existe plusieurs façons d’améliorer la reconnaissance et l’accompagnement des personnes vivant avec un handicap invisible :
a. Reconnaissance administrative
- La reconnaissance du handicap invisible est essentielle pour que les personnes puissent bénéficier des aides et des aménagements. La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) joue un rôle clé dans l’évaluation des besoins.
b. Aménagements en milieu professionnel
- Les personnes ayant un handicap invisible peuvent demander des aménagements de poste grâce à la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Cela peut inclure des horaires flexibles, du télétravail ou des tâches adaptées.
c. Soutien psychologique
- La gestion d’un handicap invisible peut être source de stress, d’anxiété ou de dépression. Un accompagnement psychologique, individuel ou en groupe, peut être d’une grande aide pour mieux gérer les impacts émotionnels et sociaux.
d. Sensibilisation et éducation
- Sensibiliser le public et les entreprises aux handicaps invisibles est essentiel pour briser les préjugés et offrir un environnement plus inclusif. Cela passe par des campagnes de sensibilisation, des formations et des témoignages.
e. Outils technologiques
- Les nouvelles technologies peuvent aider à la gestion des handicaps invisibles. Par exemple, des applications de suivi de symptômes, des programmes d’entraînement cérébral ou des outils de relaxation peuvent améliorer la qualité de vie.
Le handicap invisible, bien qu’invisible à l’œil nu, est une réalité pour des millions de personnes. Il est crucial de sensibiliser la société à cette forme de handicap pour briser les préjugés et garantir aux personnes concernées un accès équitable aux soins, à l’éducation, et à l’emploi. Une meilleure reconnaissance et une prise en charge adaptée peuvent grandement améliorer la qualité de vie de ces individus, leur permettant de mener une vie plus sereine et épanouie.
Sources : Hoptoys.fr
Illustration de Camille Racca (Draw your fight), un compte Instagram illustré sur le handicap invisible.
