
Éléonore Laloux est une femme dont le parcours force l’admiration.
Née en 1985 à Arras, elle est la première personne porteuse de trisomie 21 élue au conseil municipal d’une grande ville en France. Militante, écrivaine, ambassadrice de l’inclusion, elle incarne une autre façon de faire de la politique : plus humaine, plus accessible, plus joyeuse aussi.
Dès sa naissance, Éléonore doit affronter de grandes épreuves. Atteinte d’une malformation cardiaque, elle subit une opération à cœur ouvert alors qu’elle n’est encore qu’un bébé. Soutenue sans relâche par sa famille, elle grandit avec détermination. Malgré les obstacles et parfois les moqueries, elle suit une scolarité en milieu ordinaire jusqu’au lycée. C’est dans ces années qu’elle forge son caractère et sa volonté de faire bouger les lignes.
En 2010, ses parents créent le collectif « Les Amis d’Éléonore », un mouvement engagé pour défendre les droits des personnes porteuses de trisomie et interpeller les politiques sur les questions de bioéthique. Devenue figure de proue de ce combat, Éléonore prend la parole dans les médias, participe à des débats et devient peu à peu un visage familier du militantisme en faveur de l’inclusion.
Elle partage aussi son vécu dans un livre, Triso et alors !, écrit avec le journaliste Yann Barte. Dans ce témoignage sans filtre, elle revendique le droit d’être reconnue comme une citoyenne à part entière. Le message est clair : « J’ai la trisomie, et alors ? » Le livre rencontre un large écho, en France et à l’étranger.
Côté professionnel, Éléonore décroche un CDI à l’hôpital d’Arras, où elle travaille dans le service facturation. Mais c’est en 2020 que son engagement prend une nouvelle dimension : elle rejoint la liste du maire Frédéric Leturque et devient conseillère municipale déléguée à la transition inclusive et au bonheur. Oui, au bonheur ! Un mot rare en politique, qu’elle revendique avec une sincérité désarmante.
Dans ses fonctions, elle agit concrètement pour rendre la ville plus accessible : mise en place de feux sonores à décompte, de plaques de rues avec QR codes audio, de toilettes adaptées, de dispositifs sensoriels… Elle est aussi à l’initiative de « l’incluthon« , un événement festif qui rassemble toutes les différences autour d’activités communes.
En 2021, Éléonore reçoit la médaille de chevalier de l’Ordre national du Mérite, une reconnaissance exceptionnelle pour une femme exceptionnelle. Deux ans plus tard, elle devient ambassadrice de la toute première Barbie trisomique, créée par Mattel, et rappelle à cette occasion :
« On peut vivre heureux avec une trisomie 21. »
En 2025, c’est sur la scène internationale qu’elle fait entendre sa voix. Invitée à Genève devant le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, elle témoigne de son engagement et appelle à davantage de soutien à la participation citoyenne des personnes en situation de handicap.
Pourquoi ce portrait est précieux
Éléonore Laloux incarne une réussite collective : elle prouve que la diversité est une richesse et que l’inclusion n’est pas un slogan, mais une réalité à bâtir. Son parcours est une source d’inspiration. Elle humanise, personnalise le combat pour les droits des personnes en situation de handicap et fait évoluer positivement les mentalités.
Ressources : Photo de Wikipedia.
handicap.fr, madmoizelles.com, thedolivres,