Madame, Monsieur,
La crise sanitaire est venue perturber le fonctionnement de nos établissements mais après la surprise du premier confinement nous avons trouvé ensemble des modalités d’adaptation pour poursuivre l’accueil et l’accompagnement de celles et ceux qui comptent sur notre soutien. En revanche, la crise a mis en évidence et amplifié la difficulté de recrutement de professionnels, même débutants. Cette difficulté existe depuis longtemps pour certains métiers, notamment médicaux et paramédicaux. Aujourd’hui tous les postes sont concernés. Nous assistons à une véritable pénurie de candidats et celle-ci touche l’ensemble du secteur social et médico-social. Des postes restent vacants plusieurs semaines, plusieurs mois, et les professionnels doivent adapter les activités prévues, les assurer en effectif réduit ou même parfois les reporter ou y renoncer. Cette situation provoque des tensions, de la fatigue qui va jusqu’au découragement de certains professionnels. Ils ont le sentiment de ne plus pouvoir réaliser leurs missions dans des conditions de sécurité et de qualité à la hauteur de leur engagement. Cela entraîne des départs ou des arrêts de travail, ce qui accroît encore la difficulté de celles et ceux qui restent. Lorsque c’est inévitable, nous recourons à l’intérim. Les professionnels mis à disposition sont compétents mais les enfants ou les adultes voient se succéder des intervenants avec lesquels ils n’ont pas le temps de nouer les liens permettant un accompagnement efficace.
Vous-mêmes vous avez pu constater que telle activité prévue sera finalement annulée. En venant dans l’établissement ou en téléphonant aux services, vous remarquez que vos interlocuteurs changent souvent.
L’APAJH du Val d’Oise est confrontée à ces difficultés comme toutes les associations du secteur médico-social mais certains établissements sont plus concernés que d’autres. Vous vous en doutez, les activités qui nécessitent des contraintes horaires particulières, comme le travail de nuit et les week-ends, sont les plus touchées.
Plusieurs causes expliquent cette situation mais il y en a une qu’il est particulièrement important et urgent de résoudre : le manque de reconnaissance des professions du secteur médico-social. La reconnaissance peut s’exprimer dans l’accès aux formations, l’accompagnement dans les pratiques, l’aménagement des horaires. Nous nous efforçons d’y veiller mais cette reconnaissance passe aussi par une revalorisation des rémunérations et celle-ci tarde à venir. Les augmentations de salaire prévues par le « Ségur de la Santé » ne sont toujours pas étendues à l’ensemble des activités médico-sociales ni pour tous les métiers. Croyez bien que l’APAJH du Val d’Oise est engagée avec tous les employeurs du secteur, toutes les fédérations d’associations et aux côtés des organisations représentatives des salariés pour obtenir au plus vite l’application de cette revalorisation. Cela arrivera « bientôt », nous dit-on, mais plus le temps passe, plus la lassitude des professionnels augmente et les difficultés de recrutement et de remplacement avec. L’APAJH du Val d’Oise est une association qui dépend des financements publics pour assurer le fonctionnement des établissements qu’elle gère, elle n’a donc pas la possibilité de prendre l’initiative d’augmenter la rémunération des salariés sans la garantie d’en obtenir le financement dans ses budgets.
Dans ce contexte, nous avons besoin de vous, les professionnels ont besoin de vous, comme vous avez besoin d’eux. Nous comptons sur votre soutien à leur égard, sur votre compréhension quand un programme d’activité est modifié ou quand le professionnel que vous rencontrez n’est pas celui ou celle que vous voyez d’habitude. Vous pouvez également nous aider en faisant entendre votre voix auprès des collectivités et des organismes publics pour plaider le besoin de reconnaissance des métiers de l’action sociale et médico-sociale.
Malgré ces circonstances difficiles, je peux vous assurer de l’engagement de tous nos salariés dans le projet de l’APAJH du Val d’Oise, de notre détermination à œuvrer à vos côtés pour le plein épanouissement de celles et ceux que nous accompagnons.
Avec les membres du conseil d’administration, les représentants en CVS et les directrices ou directeurs d’établissements, nous restons à votre disposition pour répondre à vos interrogations.
Nous vous souhaitons d’heureuses fêtes de fin d’année et nous vous adressons nos meilleurs vœux pour 2022. Permettez-nous d’y ajouter le souhait d’une rapide application des revalorisations salariales pour les professionnels de notre secteur.
