Ce 10 octobre dernier marque la Journée des DYS, qui regroupent la dyslexie, la dyspraxie, la dysphasie et d’autres difficultés spécifiques, concernent de nombreuses personnes, enfants comme adultes. Ces troubles, qui n’ont rien à voir avec un manque d’intelligence ou de motivation, sont liés à des différences dans le fonctionnement du cerveau. Bien qu’invisibles à première vue, ils affectent profondément la vie quotidienne et scolaire de ceux qui en sont atteints, impactant la manière d’apprendre, de se coordonner ou de communiquer. Pourtant, ils sont souvent mal compris ou minimisés.
Quels sont ces troubles faisant partie intégrante du handicap invisible ? Et quels en sont les signes ?
La Dyslexie (trouble spécifique de la lecture) est le trouble « Dys » le plus courant. On estime qu’environ 5 à 10 % de la population mondiale est touchée par la dyslexie. Dans certaines classes, cela peut concerner 1 enfant sur 10.
Elle se manifeste par des difficultés à apprendre l’alphabet, à reconnaître les lettres ou les sons. À des problèmes pour associer les sons aux lettres, pour décoder les mots ou les lire à voix haute. À une confusion entre des lettres proches (ex : « b » et « d », « p » et « q »), à la lecture lente et laborieuse avec des erreurs fréquentes et aux difficultés pour mémoriser des mots vus fréquemment.
La Dyspraxie (trouble de la coordination motrice) : La prévalence de la dyspraxie est estimée entre 3 et 6 % des enfants. Ce trouble affecte la coordination des mouvements, et les garçons sont souvent plus touchés que les filles.
Elle se manifeste par des difficultés à réaliser des gestes précis comme attraper une balle ou utiliser des ciseaux, par un retard dans l’acquisition de la marche ou des gestes de motricité fine (comme boutonner une chemise, tenir un crayon correctement), par une écriture maladroite, difficile à lire, avec des lettres mal formées, des difficultés à s’habiller ou à réaliser des tâches quotidiennes nécessitant de la coordination, ainsi que des problèmes d’organisation dans l’espace (difficultés à tracer des formes simples, à dessiner).
La Dysphasie (trouble du développement du langage) : La dysphasie affecte environ 2 % des enfants. Elle entraîne des difficultés à comprendre et à exprimer correctement le langage.
Elle se manifeste par un retard dans l’acquisition du langage oral (les premiers mots apparaissent tardivement), des difficultés à construire des phrases ou à formuler des mots corrects, une difficile compréhension des consignes ou des phrases simples, par un discours difficile à comprendre, avec des phrases incomplètes ou mal structurées et un trouble de la mémoire verbale (incapacité à mémoriser des mots ou des phrases).
La Dyscalculie (trouble spécifique des mathématiques) : Ce trouble spécifique du calcul touche environ 3 à 6 % des enfants d’âge scolaire, et affecte leurs compétences en mathématiques.
Elle se manifeste par des difficultés à comprendre les nombres et à les manipuler (comptage, opérations simples), des problèmes pour mémoriser des tables de multiplication ou des opérations arithmétiques une confusion dans l’ordre des chiffres ou des signes mathématiques, des difficultés à comprendre les concepts de quantité, de temps ou de mesure et une mauvaise organisation dans l’espace lors de la résolution de problèmes mathématiques.
La Dysorthographie (trouble de l’orthographe) : La dysorthographie, qui concerne la difficulté à maîtriser l’orthographe, est souvent associée à la dyslexie, mais elle peut aussi exister de manière isolée. Elle touche environ 3 à 7 % des enfants. Elle se manifeste par des difficultés persistantes à mémoriser l’orthographe des mots, même des mots simples, à des erreurs d’orthographe fréquentes et incohérentes malgré l’apprentissage des règles grammaticales, à des confusions entre des sons similaires ou des lettres proches et un inversion de lettres ou omission de certaines dans les mots.
Ces chiffres peuvent varier selon les critères diagnostiques et les études, mais ils montrent que les troubles « Dys » sont relativement fréquents et qu’il est crucial de mieux les comprendre pour apporter des solutions adaptées. Ces signes précoces doivent inciter à consulter un spécialiste (orthophoniste, neuropsychologue) pour évaluer la situation et mettre en place un accompagnement adapté dès que possible.